Histoire

Parce que le vin c’est le fruit de l’homme inscrit dans sa territorialité

Pendant des années, mon père Patrick a arpenté les villages du vignoble français pour trouver où cette adéquation entre l’homme et la terre révélait sa meilleure expression. D’abord aux côtés de l’entreprise familiale, Nicolas, fondée par son grand-père, puis de manière indépendante.

À ce moment précis, il s‘engage dans une autre forme de convivialité, tout aussi gourmande et austère, au sens de Brillat-Savarin et d’Ivan Illitch : satisfaire la passion grandissante de l’Asie pour les vins français en partageant ses découvertes et soutenir la tradition d’un savoir-faire et d’un savoir-être des vignerons de France et de Navarre qui se perpétue parfois depuis Louis XIV (r. 1643-1715).

Après plusieurs décennies d’étroite collaboration avec ces faiseurs de vin, SBC continue sur le même chemin afin de perpétuer cet engagement d’une possible convivialité.

Puis 37 années plus tard, fruit de la passion et des rencontres, SBC se tourne vers le Japon. De nouvelles générations de tôji, les faiseurs de saké, ouvrent des perspectives qui résonnent avec notre approche vinicole. Un savoir ancestral est transmis secrètement de génération en génération, parfois depuis le début de l’époque Edo (1603-1867). Les brasseurs de sakés d’aujourd’hui proposent des breuvages d’une subtilité qui pourrait faire pâlir les plus beaux flacons de vins fins.

Nous arpenterons, avec le même enthousiasme, les campagnes japonaises pour retrouver cette adéquation entre la nature et l’esprit de l’homme pour l’offrir aux palais de la gastronomie, à la recherche de nouvelles formes de convivialité.

Parce que le saké, aussi, c’est le fruit de l’homme inscrit dans sa territorialité

Force est de constater que dans un monde qui se veut aujourd’hui sans frontières, la possibilité d’une compréhension mutuelle ne peut s’opérer que dans une réciproque des territorialités.

SBC a vocation, depuis 1978, d’être ce trait d’union, qui met en commun des modes d’être et de comprendre aussi différents soient-ils.

« La terre en tant que nous l’habitons, en tant que lieu de notre être. » (Augustin Berque)

 

Adrienne Saulnier-Blache
novembre 2015

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La physiologie du goût ou méditations de gastronomie transcendante,
Jean-Anthelme Brillat Savarin, Paris, Éditions Charpentiers, 1838.

La convivialité, Ivan Illitch, Paris, Le Seuil, 1973.

Être humains sur la terre : principe d’éthique de l’écoumène,
Augustin Berque, Paris, Gallimard, 1996.